LE Voyage au Mont Saint Michel
Jour 1 – Jeudi 26 septembre
Depuis la rentrée des classes, dès que les premières informations sont tombées sur la traditionnel sortie au Mont Saint Michel, les élèves de cinquième ont commencé à rêver. Et bien ça y est. C’est le jour J. C’est l’heure H. Le lancement est donné pour l’édition 2024.
7h30 : Rassemblés sur le parking du collège, les enfants donnent leurs derniers bisous à la famille venue les accompagner, puis ils commencent à monter dans les deux cars confortables, affrétés à leur intention.
7h48 : Avec notre très grande ponctualité légendaire, nous lançons les cars sur la route Philibert Caux en direction de l’extrémité sud-ouest de notre Normandie. Une légère pluie nous accompagne mais elle reste timide. Probablement impressionnée par Saint Victrice, et les Clarisses auprès desquelles il m’est avis que certains ont adressé des prières. Le jour commence à peine à se lever et la luminosité permettra bientôt de réaliser les premiers clichés.
8h47 : Petit interlude poésie avant la pause…
Demain, dès l’aube, à l’heure où l’on quitte la nuit,
Quand la pluie fine encore caresse les forêts,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends,
Et que le Mont, là-bas, perce l’horizon gris.
J’irai par les chemins que l’aube rend humides,
Le car roulera lent sous le ciel incertain,
Je ne verrai ni champs, ni haies, ni routes vides,
Plongé dans les éclats des rires enfantins.
Mais le jour, peu à peu, lèvera son manteau,
Et d’un ciel bleuissant naîtra notre espoir clair.
Je lèverai les yeux, le cœur léger, plus haut,
Car le Mont Saint-Michel sera là, solitaire.
(Pas très naturelle cette intelligence littéraire… Mais c’est pas mal ;-)
9h30 : Les vessies soulagées et les cœurs plus légers, nous reprenons la route sous un ciel lumineux moutonnant à peine.
11h22 : Abbaye de Hambye. Les cars sont garés.
Au programme, pique-nique sous la grange et dans les jardins, courses de pommes sur le bief de la Sienne, puis visite guidée.
15h36 : 46 + 39… 85 élèves. À la remontée dans les cars, l’équipe de pèlerins est au complet. Maintenant, les nuages peuvent s’ouvrir et laisser venir à nous les petites gouttelettes retenues jusqu’à maintenant. Nous prenons la route vers notre résidence que nous devrions atteindre d’ici une heure.
Le réseau 5G est de retour et les photos peuvent enfin partir et surfer sur les vagues électromagnétiques jusque vers les plages de fréquences de vos terminaux.
Petite histoire d’IA. L’abbaye de Hambye selon Pierre Bellemare.
Dans les temps anciens, avant la construction de l’abbaye de Hambye, la vallée de la Sienne était une étendue sauvage, modelée par cette rivière sinueuse qui traversait paisiblement le bocage normand. La Sienne, une petite rivière typique de cette région, avait depuis longtemps sculpté la vallée, offrant un cadre propice à l’installation humaine.
C’est en 1145 que Guillaume Painel, un seigneur local, décida de donner une nouvelle vie à cette vallée. Mais avant d’aller plus loin, il est important de comprendre le contexte. Nous sommes en plein Moyen Âge. C’est une époque marquée par des châteaux, des seigneurs et des chevaliers, mais aussi par une forte influence de l’Église, qui jouait un rôle central dans la vie des gens.
Guillaume, comme beaucoup de seigneurs de son temps, pensait à son salut, à ce qui se passerait après sa mort. Pour assurer sa place au paradis, il décida de fonder une abbaye, un lieu où des moines bénédictins prieraient pour lui et pour la communauté. Il choisit ce vallon isolé, à la confluence de deux rivières, pour bâtir un sanctuaire où ces moines vivraient dans le calme et la prière. Ces bénédictins, venus de Tiron, une abbaye en France, commencèrent alors à construire un ensemble de bâtiments qui allait devenir l’abbaye de Hambye.
Pendant les siècles qui suivirent, cette abbaye prospéra. Grâce aux dons généreux des seigneurs normands et anglo-normands, elle devint un lieu influent et respecté, avec des filiales dans d’autres régions comme l’Angleterre et la Bretagne. Mais cette prospérité ne dura pas éternellement.
Vers le 15e siècle, une période de troubles, la guerre de Cent Ans, fit son apparition. Cette guerre, qui opposa les royaumes de France et d’Angleterre entre 1337 et 1453, affaiblit considérablement la région. Les seigneurs n’avaient plus les moyens d’aider l’abbaye, et le nombre de moines commença à diminuer. L’abbaye entra alors dans une longue période de déclin.
Au 18e siècle, elle était déjà presque totalement vide. Lors de la Révolution française, en 1791, les bâtiments furent vendus et l’abbaye fut transformée en carrière de pierres. Ses murs majestueux furent démantelés et vendus pour d’autres constructions.
Ce n’est qu’au 20e siècle que l’abbaye retrouva une nouvelle vie. Grâce aux efforts de la famille Beck et du département de la Manche, l’abbaye de Hambye fut restaurée et ouverte aux visiteurs.
Aujourd’hui, en marchant dans ses ruines imposantes et en admirant ses voûtes gothiques, on peut presque entendre les pierres nous renvoyer l’écho des prières des moines qui, des siècles auparavant, faisaient de cet endroit un lieu de paix et de recueillement.
L’abbaye de Hambye n’est pas qu’un vestige du passé, c’est un témoin vivant de notre histoire, une histoire qui continue de s’écrire à travers les visiteurs qui arpentent et qui visitent ses salles, ses murs et ses jardins. Oui, c’est aussi à travers vous, chers enfants de Saint-Victrice, que l’abbaye de Hambye continue d’écrire son histoire.
16h25 : Nous sommes bien arrivés. L’Étoile de la Mer nous ouvre ses branches. Nous allons maintenant prendre possession de nos appartements et préparer la longue journée de demain.
Petit briefing en salle de réunion pour caler le programme de la soirée puis chaque chambrée reçoit sa clé et rejoint son bâtiment.
Et sur la photo ci-dessus (Bâtiment Mascaret), avez-vous remarqué ? Sur la droite… Entre les arbres… Il est tout prêt !
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Douche, temps de repos et rendez-vous à 18h30 pour la distribution des pique-niques de demain midi.
19h00 : Dîner ! Des forces pour demain… Et des farces pour ce soir.
20h30. Briefing et direction les chambres.
La première journée touche à sa fin. Le temps est venu pour la nuit de construire les rêves qui feront d’aujourd’hui des souvenirs pour demain.
Bonne nuit à tous.
à suivre…
De votre envoyé spécial, pérégrinant vers le Mont Saint Michel.