« L’étranger » de Camus, par Aurore
L’étranger, par Aurore
L’Étranger est un roman d’Albert Camus paru en 1942. C’est le premier livre de cet auteur et le troisième roman francophone le plus lu dans le monde. Il a été traduit en 68 langues et est divisé en deux parties.
Contexte :
L’histoire est celle d’un homme nommé Meursault vivant à Alger, en Algérie française (la guerre d’Algérie n’ayant pas encore eu lieu, la France occupe encore le pays). Au début de l’histoire, il reçoit un télégramme lui annonçant que sa mère est décédée et que l’enterrement aura lieu le lendemain.
Personnage principal :
Meursault est un homme indolent et qui ne semble éprouver aucune émotion. En tant que narrateur de l’histoire, il décrit sa vie, les évènements et le monde qui l’entoure avec indifférence.
Histoire :
Meursault se rend à l’asile (sorte de maison de retraite) de sa mère après avoir reçu le télégramme. Il veille la morte toute la nuit, puis assiste à la mise en bière et à l’inhumation de celle-ci. Une fois rentré chez lui, il part nager dans un établissement thermal. Là, il rencontre Marie Cardona, une jeune femme qui avait travaillé comme dactylographe dans la même entreprise que lui. Ils vont voir un film comique, puis passent la nuit ensemble.
Le lendemain, son voisin, Raymond Sintès, lui demande un service : il veut écrire une lettre pour discréditer sa maîtresse, qu’il a battue. En effet, il craint des représailles de la part du frère de l’amante. La semaine suivante, Raymond la frappe et l’insulte de nouveau. Cette fois-ci, la police est obligée d’intervenir et emmène Raymond au commissariat pour l’interroger. Ce dernier demande à Meursault de témoigner en sa faveur. Lorsqu’ils sortent, Marie demande à Meursault s’il veut se marier avec elle, proposition qu’il accepte avec impassibilité.
Le dimanche suivant, Marie et Meursault vont manger chez un ami de Raymond, Masson, au bord de la mer. Après un repas bien arrosé, Meursault va se promener avec Masson et Raymond sur la plage, où ils croisent deux hommes arabes, dont l’un est le frère de la maîtresse de Raymond. Ce dernier confie son revolver à Meursault pour éviter un drame et une bagarre éclate. Raymond est blessé d’un coup de couteau et les trois compères reviennent chez Masson.
Plus tard, Meursault revient se balader sur le rivage, où il rencontre de nouveau l’un des deux Arabes, qui sort un couteau. Là, aveuglé par le soleil, il tue l’homme d’une balle – il avait gardé l’arme de son ami – avant d’en tirer quatre autres sans raison.
Dans la deuxième partie du roman, Meursault est arrêté et interrogé. Son avocat est mal à l’aise devant ses propos francs et candides.. En effet, il ne tente pas de cacher son absence de regret. Il déclare même s’ennuyer.
Durant le procès, l’avocat tient un discours grandiloquent, avec de belles phrases, sans vraiment défendre Meursault. Celui-ci se sent écarté, car on l’interroge plus sur l’enterrement de sa mère que sur le meurtre. Lorsqu’il affirme avoir tué l’Arabe à cause du soleil, personne ne le croit et il finit par être condamné à la guillotine. L’aumônier vient le voir dans sa cellule quelques jours avant la date de l’exécution. Il le conjure de se confesser à Dieu et lui assure qu’il priera pour lui, ce qui met Meursault en colère.
Quelques heures avant l’exécution, ce dernier est apaisé par la quiétude de la nuit.
Analyse :
Le personnage de Meursault est très intéressant, bien qu’on puisse penser le contraire au premier abord. En effet, il est en quelque sorte « étranger » à sa propre vie (c’est mon interprétation personnelle du titre) puisqu’il la raconte comme s’il n’y appartenait pas vraiment, comme s’il l’observait à travers une fenêtre. Même si cet aspect peut être déroutant, le fait de supprimer une partie normalement importante du roman (les sentiments du personnage principal/narrateur) ajoute une dimension un peu mystérieuse au récit et rend plus difficile la compréhension de l’esprit et des actes de Meursault. Le livre n’en reste pas moins prenant et impressionnant.
Critique :
J’ai énormément aimé ce roman car l’histoire est très bien écrite et se lit d’un trait tant on a envie de connaître la suite. Même si le personnage principal n’exprime pas ses émotions, le lecteur peut en quelque sorte les ressentir à sa place. À titre d’exemple, lors du procès de Meursault, j’ai été indignée de voir que le juge s’intéressait davantage à son comportement aux obsèques de sa mère qu’au meurtre de l’Arabe !
C’est un roman que je conseille fortement !
Aurore MARTIN