Madame Bovary, par Aurore
MADAME BOVARY
Gustave Flaubert
Madame Bovary est un roman de Gustave Flaubert paru en 1857. Ce livre a fait l’objet d’un procès pour immoralité et obscénité.
Personnage
L’héroïne, Emma Bovary, est l’épouse d’un médecin naïf et vit à la campagne, où elle s’ennuie. Elle aimerait vivre à la ville et, par d’ingénieux procédés mêlant adultère, mensonge et dépenses excessives, parvient à fuir ponctuellement la banalité de sa vie provinciale.
Contexte
L’histoire se passe dans un village de Normandie, non loin de Rouen. L’auteur nous décrit la vie monotone et fastidieuse que l’on y mène.
Histoire
Emma Rouault est la fille d’un riche paysan. Elle a été élevée dans un couvent mais rêve néanmoins d’une vie mondaine remplie de bals, de soirées au théâtre ou à l’opéra, comme les personnages des romans à l’eau de rose qu’elle lisait en cachette durant son adolescence. Elle épouse Charles Bovary, un médecin rural qui ne peut lui offrir plus qu’une vie insipide et routinière.
Un jour, le couple reçoit une invitation au bal que donne le marquis d’Aubervilliers, où ils se rendent. Emma est ravie, se laissant le temps d’une soirée emporter par l’illusion d’appartenir à ce monde idéal. La chute n’en est que plus brutale : la fête finie, la jeune femme sombre dans la dépression.
Après quelques semaines, l’état d’Emma ne s’améliorant pas, elle et son époux décident de déménager. À ce moment, on apprend qu’Emma est enceinte. Ils quittent Tostes pour Yonville-l’Abbaye, où ils rencontrent quelques personnes : M. Homais, pharmacien athée, le curé Bournisien et, surtout, le jeune Léon Dupuis, clerc du notaire local. Très vite, Emma et Léon se découvrent une affinité particulière, tous deux aspirant à une existence plus confortable et raffinée. Plus tard, Emma fait la connaissance de Rodolphe, propriétaire du château de la Huchette.
Au fur et à mesure que les jours passent, notre héroïne s’enlise dans la morosité et en vient à rendre Charles responsable de son malheur. Elle met au monde son enfant, une petite fille nommée Berthe, mais n’en éprouve que de la déception, ayant espéré un garçon. Emma la confie à une nourrice et, toujours aussi accablée, multiplie les dépenses immodérées. M. Lheureux, le commerçant qui la fournit, profite de la situation et le nombre de crédits ne fait que croître, crédits dont Charles n’est pas informé de l’existence. Elle a une liaison avec Rodolphe, puis Léon pour se « venger » de son mari, pourtant tendre et dévoué. Plus le temps passe, plus elle dépense et accumule les griefs contre son mari. Sa relation avec Léon est mise à mal par son tempérament de plus en plus capricieux et sa jalousie.
La situation économique se détériore en même temps que son moral, et M. Lheureux porte le coup de grâce quand il lui demande de le rembourser pour tous ses achats inconséquents. À ce moment-là, Emma panique ! En effet, Charles ne sait pas qu’elle a dilapidé leur argent. Elle passe plusieurs jours malade d’angoisse, avant de demander à ses amants de lui prêter de l’argent. Ils refusent en raison des sommes exorbitantes qu’elle demande. Désespérée, elle s’empoisonne volontairement et meurt après une lente agonie.
Charles, rongé par le chagrin, se laisse mourir et la petite Berthe est recueillie une tante pauvre qui l’envoie travailler dans une filature de coton afin de gagner de l’argent.
Analyse
Emma Bovary, cette éternelle insatisfaite, est une jeune femme assez frivole et capricieuse. Se laissant marier à un homme qui ne pourra jamais lui offrir la vie palpitante dont elle rêve, elle passe son temps à se lamenter, seule dans sa chambre, tombant peu à peu dans une mélancolie languissante. Elle s’efforce en vain de combler le vide laissé par l’inassouvissement de ses fastueux désirs, notamment en achetant à profusion toutes sortes de choses relativement inutiles et coûteuses, mais cela ne lui suffit pas. Dans une tentative presque désespérée d’apaiser sa douleur intérieure, elle lie successivement deux relations adultères, mais ses amants se lassent vite d’elle.
Ce qui fait l’intérêt de ce personnage – bien qu’on puisse la trouver exaspérante – , c’est sa volonté d’imposer au monde les conventions des œuvres romantiques. Cela explique également pourquoi elle ne parvient pas à trouver le bonheur, puisque son monde idéal se trouve dans les livres !
On peut rapprocher Emma Bovary de Mathilde Loisel (La Parure, de Maupassant) car elles sont toutes deux en quête de luxe, d’aventures romanesques et, plus généralement, de la vie palpitante des héros de leurs livres.
Critique
Madame Bovary est l’un de mes livres préférés, car les personnages sont très intéressants et l’intrigue nous tient en haleine. De plus, chaque phrase de l’œuvre est travaillée et plaisante à lire. L’héroïne du roman a beau être irritante par sa perpétuelle mélancolie larmoyante, elle nous emmène à travers l’existence de la petite bourgeoisie dans les villages de Normandie au XIXème siècle.
Aurore Martin